Wérister – le projet et son historique

19/03/2019
Charbonnage de Wérister

Afin de répondre aux évolutions démographiques attendues (accroissement du nombre d’habitants et diminution de la taille moyenne des ménages – estimations établies sur base des chiffres fournis par le Bureau fédéral du plan), il faudrait, d’ici 2040, créer 1.300 nouveaux logements sur le territoire de Fléron. L’éco-quartier de Wérister, qui sera aménagé sur l’ancien site des charbonnages du même nom entend, apporter une partie de la réponse à ce défi (création de 300 à 400 logements).

Image issue de la présentation lors de la réunion préalable d’information à la population du 25 juin 2014
Image issue de la présentation de la réunion préalable d’information à la population du 25 juin 2014

Développer un éco-quartier sur le site des anciens charbonnages de Wérister offre l’opportunité de transformer une ancienne friche industrielle en une zone d’habitat dense qui prolonge le bâti déjà existant à Romsée.

Ce projet d’éco-quartier permettra de répondre à la demande de nouveaux logements sur cette portion du territoire de l’agglomération liégeoise et de mettre en œuvre le principe premier d’un aménagement du territoire durable : l’usage parcimonieux du sol. Il permettra d’urbaniser mieux et plus intensément le territoire de Fléron et de rejoindre ainsi les objectifs fixés par la Wallonie en matière d’urbanisation : développer des noyaux d’habitat plus denses et exploiter les territoires à haut potentiel de développement durable situés autour de centres et disposant d’un nœud de transport en commun et d’une diversité de services.

Image issue de la présentation lors de la réunion préalable d’information à la population du 25 juin 2014

Historique du site

Le futur éco-quartier est situé sur le site des anciens charbonnages de Wérister.

Dans les environs de Romsée, l’exploitation du charbon se faisait déjà au début du 13ème siècle. Une première exploitation est enregistrée à Wérister, en 1594, dans une propriété appartenant à l’héritière de Jean Goesvin, bourgmestre de Liège.

C’est au 19ème siècle que débutera réellement l’histoire moderne de la mine de Wérister. D’une concession “mère” située sur Beyne-Heusay et Romsée, celle-ci va s’étendre au fur et à mesure des années, absorbant les concessions de Nooz-Donné, Fonds des Fawes, Foxhalle, Onhons, Grand’Fontaine, Cowette-Ruffin, les Steppes, Trou-Souris-Houlleux-Homvent, Basse-Ransy, la Chartreuse et la Rochette.

Au début du 20ème siècle, les Charbonnages de Wérister avaient une production annuelle d’environ 142.000 tonnes de charbon et comptaient, pour l’ensemble de leurs sites, un personnel de 500 personnes environ, essentiellement constitué de mineurs de fond et de personnel de surface.

Wérister n’était pas uniquement une importante société minière, elle était également pionnière dans des domaines à priori antagonistes : la technique et l’aspect social.

Au troisième quart du 19ème siècle, les Charbonnages de Wérister créeront l’une des premières fabriques d’agglomérées du continent européen. A l’aube des années 1930, ils lanceront la première centrale électrique de charbonnage qui alimente à la fois le charbonnage et certaines communes avoisinantes. Dans le domaine social, à l’issue de la première guerre mondiale, la société charbonnière créera un système d’allocations familiales pour son personnel, alors que la généralisation de cette allocation à tous les travailleurs du pays ne sera rendue obligatoire qu’en 1930. Quelques années plus tard, la société charbonnière mettra en place l’équivalent d’un comité de sécurité et d’hygiène, vingt ans avant leur création par une loi de 1946.

Durant les deux Guerres mondiales, Wérister résistera à sa manière en augmentant artificiellement son personnel afin d’éviter la déportation à de nombreuses personnes. Par ailleurs, la société achètera des denrées alimentaires en faveur de ses ouvriers et les aidera à cultiver des terrains qu’elle a mis à leur disposition.

C’est en mai 1967 que les dernières berlines de charbons sont extraites. Le siège social de Romsée fermera définitivement ses portes. Les puits, la centrale électrique, les installations de traitement du minerai ainsi que les voies de raccordement à la ligne 38 seront détruits dans les années 1980. Seuls subsisteront quelques bâtiments dont celui qui abrite aujourd’hui les bureaux de la S.A. Compagnie Financière de Neufcour, issue de la scission des Charbonnages de Wérister.